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Par Florinat le 10 Juillet 2009 à 17:57
Anniversaire empoisonné (nouvelle)
Nous étions au mois d’août, il faisait frais.
A Pointe-noire, c’était la plaine saison sèche, la période de l’année que j’affectionnais particulièrement.
Assise sur une chaise dans ma cours, le regard perdu dans le vide, je remarquais à peine les enfants qui jouaient au foot tout juste devant moi.
Je me trouvais en réalité à des milliers des kilomètres de là et c’est ainsi hélas que se déroulait mon train-train quotidien.
Je rêvais d’aventures et je voulais partir, loin, très loin de ce bled paumé, dans un autre continent de préférence en occident car j’en avais marre des pays du tiers monde où les uns croulaient sur des millions tandis que les autres trinquaient.
J’en avais marre de la misère, marre de ce pays tout court.
Je m’appelle Julie et j’avais 24 ans, mon BTS d’esthétique en poche, j’avais perdu tout espoir de trouver un job car la dernière guerre avait emporté avec elle le peu d’illusions qui me restaient.
Un beau jour la chance me sourit car avec un passeport d’emprunt plus l’aide de Simone une passeuse professionnelle que mes parents avaient payer 2.000.000 de francs CFA sommes que les pauvres avaient prêté chez des amis, je réussis de rentrer en France.
Fouler pour la première fois le sol Parisien était le plus beau jour de ma vie, au fond de moi je me disais que la galère, la guerre, la pauvreté tous ça étaient à des années lumières de moi et que ma vie allait prendre une merveilleuse et toute nouvelle tournure, que dans un future relativement proche j’allais me trouver un job d’esthéticienne dans un institut hyper chic sur les champs Elysée, le plein cœur de Paris.
Seulement voilà :
A l’aube, après une nuit plutôt moyenne passée sur un matelas posé à même le sol dans le studio que Simone louait dans le 18e arrondissement de Paris,
Nous prenions le petit déjeuner quand elle s’était mise à me raconter ce que signifiait « vivre à Paris dans la clandestinité »
J’avais l’impression que le sang se glaçait dans mes veines.
« C’est comme si tu n’existais pas. Disait-elle. Considère-toi comme si tu étais dans le ventre de ta mère et tu naîtras le jour ou tu auras tes papiers, car pour le moment tu n’as droit à rien :
Tu ne peux pas travailler
Tu ne peux pas te soigner si tu es malade
Tu ne peux pas faire d’études
Tu ne peux pas ouvrir un compte en banque et pire encore, tu ne peux pas retirer un courrier recommandé pour toi à la poste »
J’étais anéantie par ce charabia que j’entendais pour la première fois de ma vie
« Et comment faire pour se procurer ces fameux papiers ? » demandais-je du moins par curiosité
- Disons que si tu y mets du tiens ça te prendra peu de temps pour régulariser ta situation, si non eh bien ! J’en connais pas mal qui vivent des années dans la clandestinité.
- Comment faire alors ? Insistais-je.
- eh bien ! Tu dois te trouver un homme qui a la nationalité française, ensuite, fais-toi épouser par n’importe quel moyen, si ça ne marche pas, tombes enceinte avec ou contre son gré car ce qui compte c’est qu’il reconnaisse l’enfant à la naissance, dans les deux cas tu auras tes papiers et je trouve que c’est les deux solutions qui conviennent parfaitement à ton cas il en existe plein d’autres mais je ne te les conseille pas parce que ça peut être dangereux pour toi.
- Je veux savoir parles moi en.
- Tu as déjà entendu parler des mariages blancs ?
J’étais stupéfaite par ces méthodes qui me paraissait si ignobles que j’avais envie de vomir d’horreur, j’avais plus qu’une envie : repartir illico-presto chez moi au Congo car ces genres d’aventures n’étaient pas pour moi.
Quelques jours plus tard, je faisais la connaissance d’Hervé par l’intermédiaire de Simone.
Hervé, était un compatriote naturaliser français et fraîchement divorcé d’une blanche.
Un beau partie pour moi disait simone.
Moi je le trouvais gentil mais je tenais à ce que notre relation reste platonique contrairement à
Lui. Il m’avait offert un téléphone portable ainsi disait-il, il pouvait me joindre facilement.
Il m’appelait tous les soirs et nous passions des heures à nous parlés de tout et de rien, il m’invitait au resto, au cinéma et parfois en boîte de nuit certains soirs.
Je ne m’offris à lui que six mois après notre première rencontre.
Notre nuit d’amour fut si merveilleuse que le lendemain, je tombais raide dingue amoureuse de lui.
Lorsque plus tard je découvris qu’il avait rencontré une autre fille pendant les six mois ou je jouais à la sainte nitouche, je décidais d’emménager chez lui sans son accord prétextant que j’étais enceinte. J’avais si peur de le perdre que j’étais prête à recourir à tous les mensonges
du monde pour le garder.
Quelques semaines plus tard, son comportement changea du tout au tout lorsqu’il se rendit compte que je n’étais en réalité pas enceinte, il rentrait tard la plupart du temps, il sortait tous les week-ends, se cachait pour répondre au téléphone pour que je n’entende pas, il prononçait des paroles blessantes en mon encontre.
Je sentais que quelques chose n’allait pas, je pensais à une liaison avec l’autre fille mais je refusais de le croire, je voulais forcer les choses en lui offrant tout ce dont un homme attend d’une femme : je le dorlotais et le câlinais comme un bébé, je lui donnais son bain, je l’habillais et le déshabillait, je lavais et repassais ses vêtements, je lui mijotais des bons petits plats et lui faisait manger à table, tout ceci pour qu’il ne me quitte pas.
Dans la chambre à coucher, je lui sortais le grand jeu de séduction, me parfumant le corps, je mettais en suite des dessous affriolants, mais au fil des jours, j’étais convaincu que malgré mes efforts, nous étions trois dans l’histoire, une autre chose me paru comme une évidence : j’avais des difficultés pour concevoir.
Le soir de mes 25 ans, je reçu le plus empoisonné des cadeaux d’anniversaire qui existe.
Lui et moi avions décidés d’organiser un repas entre amis pour l’occasion, la réception était prévue à 20h un samedi, quelques proches étaient conviés.
Ce jour là vers 3h Hervé improvisa une sortie tandis que je m’occupais des derniers préparatifs. A 22h, il n’était toujours pas de retour et chose curieuse, ses invités à lui n’étaient pas là non plus tandis que tous mes amis étaient présents, quelques temps après, la soirée commençait sans lui. Mon cœur n’y était plus, je m’efforçais à faire bonne figure.
Quand à 1h du matin après avoir souffler le gâteau je décidais de le joindre sur son portable, c’est une femme qui me répondait.
Je venais de me rendre compte que j’étais entrain de subir l’humiliation la plus effroyable qui puisse existée, personne ne méritait ça le jour de son anniversaire.
Je n’arrivais plus à tenir sur mes jambes tellement je tremblais. Je me confis à Simone, lui demandant de s’excuser pour moi aux invités, qu’elle leurs raconte ce qu’elle voulait tout m’était égal, je pleurais comme une madeleine malgré le soutien de Simone.
Le lendemain à 2h de l’après midi, elle prit congé en promettant de m’appeler.
Une fois seule, je n’avais plus qu’une idée en tête : en finir avec la vie.
Je pleurais toutes les larmes de mon corps quand soudain on frappa à la porte, il était 22h et c’était lui.
J’exigeais des explications sur le champs et apparemment M. n’était pas disposer à me les fournir, c’est alors que je rentrai dans une colère noire, telle une vrai dingue, je lui sauta au cou, lui déchirant ses vêtements, lui criant d’insultes qui me passaient par la tête. Par la force des choses, je réussi d’arracher quelques aveux : En faite M. était venu chercher ses affaires parce que le soir de mon anniversaire, il était allé doter l’autre fille chez ses parents, il me quittait donc pour aller vivre avec elle dans le nouvel appartement qu’il venait de louer. A cet instant précis je venais de réaliser que j’avais passé 10 mois de ma vie avec un démon de la pire espèce et je décidai aussitôt de le lui faire payer à ma manière, j’étais prête à commettre un meurtre et personne ne pouvaient m’en empêcher, je me mis à tous cassés dans la maison, de la vaisselle aux carreaux, je lui griffais de partout, j’étais sur le point de lui enfoncé un couteau dans le ventre quand la police alerter par les voisins fit irruption dans l’appartement, elle réussit à me calmer et quelques minutes plus tard repartait avec Hervé.
Le lendemain, c’est la mort dans l’âme que je retournais à la case départ.
Plus tard, Simone me proposa d’autre gars que je refusai tout net de rencontrer.
Cela peut paraître insensé mais j’étais toujours amoureuse d’Hervé si bien que chaque jour qui passait, j’étais de plus en plus déterminée à le reconquérir.
Malgré les conseils de mon entourage qui souhaitait me voir vite tourner la page, je restais de marbre.
Je priais nuit et jour pour qu’Hervé se souvienne de nos ébats amoureux, de notre vie de couple.
J’étais intimement persuadée que cette autre fille ne pouvait le combler autant moi.
Il devait se rendre compte de son erreur très bientôt et quand ce moment arrivera, je serai là à l’attendre. Pour Simone et le reste de sa bande, j’étais folle.
Elles avaient tord car 3 mois jour pour après notre séparation, je reçu un coup de fil d’Hervé, il voulait me voir, je me rendis à son rendez-vous sans demander mon reste.
Il faisait un froid de canard, car on était en plein hiver, je ne vis alors aucun inconvénient lorsqu’il me proposa de monter dans une chambre d’Hôtel.
Sans rien se dire, nous fîmes l’amour avec une passion si dévorante qu’on avait pas besoin des mots, les faits étaient si élloccants.
Il m’avoua par la suite que je lui manquais terriblement, qu’il s’était trompé sur son choix, ses amis lui avaient monté contre moi en lui disant que seuls ses papiers m’intéressaient.
Il s’était rendu compte plus tard que l’autre fille n’avait pas non plus ses papiers mais la différence avec moi c’est qu’elle n’était q’une gamine inexpérimentée qui ne savait ni cuisiner ni faire convenablement des galipettes au pieu.
La mauvaise nouvelle c’est quelle attendait un bébé, malgré ça s’était moi la femme de sa vie et c’est avec moi qu’il voulait vivre le restant de ses jours, il voulait qu’on s’en aille loin de tout pour recommencer une nouvelle vie rien que lui et moi.
Partir loin de tout, en plaquant tout derrière y compris une femme enceinte, c’était fou, égoïste et diabolique, j’en étais consciente, il fallait vraiment être Hervé pour penser à un truc pareil, mais c’était mon fou à moi et je l’aimais, j’acceptai sa proposition en pensant qu’à moi, à nous et à rien d’autre même pas à la fille enceinte car elle non plus n’avait pas penser à moi le jour de mon anniversaire.
C’est à Guingant en brétagne que nous avions trouvé notre nid, un endroit merveilleux, assez isolé et bien calme.
Peu de temps après, Hervé trouvai un boulot.
Alors papiers ou pas, en ce qui me concerne, j’étais amoureuse avec un grand A.
Quant à la femme enceinte, Hervé et moi projetions de nous rendre à Paris pour faire la déclaration afin qu’elle puisse régulariser sa situation.
Pour nous tout allait à merveille car mariage et projet d’avenir faisaient bon ménage et nous souhaitions une seule chose tous les deux : que notre amour dure toujours.
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Par Florinat le 20 Juin 2009 à 18:44
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Par Florinat le 21 Mai 2009 à 16:52
« Le destin d’Aminata » de Florence Lina MOUISSOU
Une jeune femme devenue insaisissable, un traumatisme profond, un ménage à trois, un désespoir, puis …une espérance. Florence Lina Mouissou confirme son singulier talent.
Difficile à passer, le cap du deuxième roman? Florence Lina Mouissou démontre le contraire avec brio: après « Le plus vieux métier du monde », publié en 2006 sous les vivats de la critique africaine, cette trentenaire signe un nouveau récit tout aussi irrésistible - même élégance évanescente, même charme mélancolique. On est frappé par la truculence du style, par la manière dont l’auteure saisit très délicatement la psychologie de son personnage. Le tout irrite autant qu’il fascine. Sous l’utopie, pourtant court une réalité qui nous touche : la récurrence des drames de l’excision et de la polygamie dans les sociétés occidentales. Ce qui est la norme dans la société africaine, peut se transformer en tragédie en Occident.
Mais alors quelle énergie l’anime pour franchir de façon constante le pas entre le septième art et l’écriture ? A travers son entreprise de Production, Florina Production, elle met en exergue son multiforme talent tout en restant fidèle à son univers de prédilection : l’amour iconoclaste. Son premier long métrage, "La conquête de la passion" reste un chef-d’ œuvre en toute symbiose avec son nouvel opus
De fait, « Le destin d’Aminata » met également en scène une femme attachante, au destin brisé et qui reprend goût à la vie. Cette fois, elle s’appelle donc Aminata Diop. Excisée très jeune, cette jeune sénégalaise a dû très tôt prendre la place de sa mère auprès de ses frères, pendant qu’elle prenait celle de son père, décédé lors d’un séjour à Dakar. Des tonnes de responsabilités vont peser sur ses épaules de jeune fille, et pour couronner le tout, elle est mariée de force, à l’âge de quinze ans à un intrigant polygame. Elle vit très mal son infécondité doublée au fait qu’elle est résignée à se partager le mari avec sa coépouse.
Mais pourquoi diable se résignerait – elle face à cette fatalité qui semble l’assommer dans toute sa rigueur ? Elle va justement puiser dans ses entrailles cette force qui la subjugue et l’aide à s’affranchir des pesanteurs traditionnelles. Désormais, elle a l’occasion de gérer sa vie, mais elle semble avoir du mal à la maîtriser. C’est une jeune femme un peu paumée qui erre dans la région parisienne, à la recherche de l’âme sœur, de préférence de race blanche et beau, persuadée que les africains n’étaient pas faits pour elle.
Elle est faite pour plaire : grande, fine, le sein bien ferme, le type occidental par excellence. Sûre de ses atouts, elle va se mettre à collectionner les aventures amoureuses, plus scabreuses les unes des autres. Des hommes sexuellement intéressés en raison de leur préjugé positif sur les femmes noires, un homme ni trop beau, ni moche, un professeur de français intrépide, puis Dominique, Samuel, quelques aventures d’une nuit, et plein d’autres. Tous blancs et beaux… Ouf !
Mais la rencontre, imaginaire ou non, ne vaut, à ses yeux, que par la leçon de vie qu'elle assène. Au contact de ces amants, Aminata aura vaincu sa timidité, appris à mentir et à se venger, à atteindre un but sans chercher à le rejoindre, à abhorrer le calme plat, à rire fort contre l'adversité, bref, à devenir une femme…
Djess dia Moungouansi
Détail de l'ouvrage
LE DESTIN D'AMINATA
Florence Lina Mouissou
LITTÉRATURE ROMANS, NOUVELLES AFRIQUE NOIRE Congo Sénégal
Voici l'histoire d'Aminata Diop, jeune Sénégalaise qui, à peine âgée de quinze ans, se trouve empêtrée dans un ménage à trois : un mariage polygame imposé par sa famille de confession musulmane dans le Paris des années 90. Mais entre le traumatisme de l'excision subie de son enfance, la perte prématurée de son père, son mariage forcé et ses rêves d'une vie meilleure, la jeune Aminata semble promise à un destin tragique...
ISBN : 978-2-296-08388-2 • mai 2009 • 104 pages
Prix éditeur : 11 € / 72 FFPour en savoir un peu plus sur l’auteure, consultez son blog
Le blog de Florence Lina
http://florinaproduction.kazeo.com/
Pour acheter le livre
Le destin d'Aminata chez l'Harmattan
Le destin dAminata chez Amazon.fr
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